Les régiments de l’artillerie parachutiste


Le 5e Régiment d’Artillerie de Campagne Aéroporté, descendant du 5e RA est créé le 1er novembre 1946 à KOLEA en Algérie.
Selon les termes de la Dépêche Ministérielle, “ce corps sera un régiment d’artillerie aéroplané dont les effectifs compteront au moins 30% de personnels parachutistes…”.
En fait le 5e RACAP ne sera jamais doté de matériels d’artillerie susceptible d’être aéroplanés.
Il devient régiment d’artillerie divisionnaire de la 25e DIAP.

1er novembre 1946 Le chef d’escadron FAURE prend le commandement du régiment.
12 novembre 1946 Un élément du 36e GFTA rejoint le régiment avec quelques véhicules en vue de former la batterie antiaérienne.
Courant novembre 1946 La BHR du 20e RA est muté au 5e RACAP et rejoint KOLEA.
La 1ère batterie est mise sur pied à partir d’éléments du 2/20e RA.
1er décembre 1946 Mise sur pied des 2e et 3e batteries à effectifs très réduits.
1er janvier 1947 Prise de commandement par le lieutenant-colonel de PESLOUAN.
1er mai 1947 Création de la batterie de commandement.
5 mai 1947 Le régiment reçoit son étendard.
1er novembre 1947 Le 2e groupe à trois batteries et une batterie de commandement, voit le jour à MAISON-CARRE sous les ordres du chef d’escadron DRAPPIER.
La batterie antiaérienne lui est rattachée administrativement.
Les effectifs du régiment sont de 54 officiers, 126 sous-officiers et 671 hommes du rang.
1er juin 1948 Début des opérations de dissolution de la 25e DIAP. Les jours du régiment sont comptés.
15 février 1949 Dans son ordre du jour, le lieutenant-colonel de PESLOUAN annonce à ses hommes : “le 5e RACAP a été reconstitué le 1er novembre 1946 sur le type aéroporté et sera transformé par décision ministérielle à la date du 31 mars 1949. La BAA, la BHR et le 2e groupe sont dissous. Seul le 1er groupe subsiste, mais quitte les troupes aéroportées et revient en France à HAGUENAU”.
1er avril 1949 Le 1/5e RACAP devient officiellement le 1er groupe du 8e RA.

Le 6e Régiment d’Artillerie Légère Parachutiste, descendant du 6e RA est créé le 1er novembre 1946 à GUELMA en Algérie à partie d’éléments du 20e RAP par DM en date du 26 septembre 1946.
Le 6e RALP constitue l’artillerie du groupement aéroporté n°2 de la 25e DAP.
A sa création, le régiment comprend, sous les ordres du chef d’escadron CATHARY :

  • une batterie de commandement,
  • trois batteries de tir,
  • une batterie anti-chars,
  • une batterie antiaérienne.

Les effectifs, en fin d’année 1946, s’élèvent à 23 officiers, 70 sous-officiers et 390 artilleurs parachutistes. Du 7 novembre au 15 décembre 1946, les unités rejoignent MOGADOR au Maroc.

26 décembre 1946 Le colonel MERY prend le commandement du régiment.
22 janvier 1947 Le régiment reçoit son étendard.
10 avril 1947 Une première école à feu est réalisée avec une batterie de 75 Mle 97 dans le champ de tir de CASPIN à 10 Km au sud de Mogador.
28 mai 1947 Début des sauts d’entretien à Sidi-Zouine à 40 Km à l’ouest de Marrakech.
17 juillet 1947 Première école à feu anti-aérienne avec des 40 Bofors.
9 avril 1948 Démonstration de largage et regroupement au sol, d’une batterie de 75, d’une section antichars et d’une section antiaérienne.
1er semestre 1948 Le 6e RALP est transféré à Maison-Carrée.
15 juillet 1948 Dissolution du Groupement Aéroporté n° 2 et du 6e RALP.

Le 36e GFTA est créé le 1er mai 1942 au Maroc sous le commandement du chef d’escadron Beal ; il constitue l’artillerie antiaérienne de la 4e Division Marocaine de Montagne. Comme toutes les unités de cette armée d’Armistice dépourvue du strict nécessaire les débuts sont difficiles. Mais les choses vont changer avec le débarquement des Alliés en Afrique du Nord et le 36e GFTA fait partie des unités qui sont immédiatement reéquipées par les anglais et les américains.

Le 1er mai 1943, le groupe est opérationnel. Il comprend 3 batteries de tir antiaériennes équipées chacune de 8 de canons de 40 mm Bofors et une batterie de commandement et des services. Sous le commandement du chef d’escadron FAURE, au sein de la 1ère Armée, il participe à la libération de la Corse puis, des plages de Provence à la Forêt-Noire, il participe à toute la campagne au sein de la 5e Division Blindée. Il dispose alors de 4 batteries de tir.

Le 25 octobre 1945, le 36ème GFTA est affecté à la 25e D.I. qui va devenir la 25e DIAP. Le groupe rejoint d’abord Libourne avant de faire mouvement avec sa division pour l’Algérie et de rejoindre Sétif. Quelques mois plus tard, le 36e GFTA perd deux batteries dissoutes le 23 février 1946. Le 1er juin 1946, il est lui-même entièrement supprimé. Ses éléments sont ventilés dans les nouvelles unités d’artillerie aéroportée : 5e, 6e  et 20e.


Le 20e RAP / GAP

Le 1er février 1946, la 25e DI est transformée en division aéroportée. Le 20e RA est appelé à devenir un régiment d’artillerie parachutiste ; il comprend alors 4 groupes. Les 1er et 2e groupes sont en garnison à Tarbes alors que les 3e et 4e groupes sont en garnison à Bordeaux.

>> 20e RAP

1er mars 1946

Les 1er et 2e groupes fusionnent pour devenir le 1er groupe parachutiste à Tarbes et les 3e et 4e groupes forment le 2e groupe parachutiste à Bordeaux.

Avril 1946 Le 20ème RAP, au complet, fait mouvement sur l’Afrique du Nord. Le régiment s’installe à Alger, Sétif et Guelma.
Juin 1946 Deux batteries antiaériennes du 36e G.F.T.A. rejoignent le 20e RAP.
Novembre 1946

L’artillerie de la 25e D.A.P. est réorganisée avec la création des 5e RACAP. et 6e RALP à partir du 2e groupe du 20e R.A.P. qui est réduit à un groupe de tir qui reste en Afrique du Nord.

>> 20e RALP

1er janvier 1947

Artillerie du Groupement Aéroporté N°1 ; le 20e R.A.P. devient le 20e Régiment d’Artillerie Légère Parachutiste et rejoint Philippeville, sa nouvelle garnison.

Il comprend alors un groupe de tir à 3 batteries de 75 M1 A1, une batterie antiaérienne et une batterie antichar.

1er janvier 1948 Le lieutenant-colonel MILLET prend le commandement du régiment.
16 juillet 1948 La batterie antichar est dissoute.

>> 20e GALP

1er janvier 1948 Le 20e RALP devient le 20e GALP et reste le groupe d’appui du groupement aéroporté N°1.
1er février 1949 Le Groupement Aéroporté N° 1 est dissous ainsi que le 20e G.A.L.P.
1er avril 1949 L’ex-20e GALP rentre en métropole et forme le 2e groupe du 35e RAP à Tarbes.

>> 20e GAP

Août 1955

Une dépêche ministérielle en date du 09.08.1955, précise que le groupe de marche du 35e RAP, rapatrié d’Extrême-Orient et devant débarquer en Algérie, formera le 20e GAP.

Ce groupe qui devait initialement comprendre une BCS et 4 batteries de tir est réduit à une BCS et 2 batteries de 105 HM2.

1er septembre 1955

Artillerie organique du groupement d’intervention en Algérie, le 20e GAP reçoit une mission d’infanterie et se voit confier le secteur de Jemmapes à 30 km au sud-est de Philippeville.

Septembre 1955 – juin 1956 Dans le cadre de sa mission, ses résultats sont très appréciables.
1er juillet 1956

Le groupement d’intervention est transformé en 10e Division Parachutiste. Le 20e reprend sa mission d’artillerie de la 10e DP, sa garnison est fixée à Abziza.

Octobre – décembre 1956

Le 20e GAP fait partie de la force d’intervention prévue pour le canal de Suez. Il embarque fin octobre mais le cessez le feu intervient alors qu’il est en mer. Il débarque donc à Chypre.

Janvier 1957 Le groupe rentre en Algérie et reprend sa mission au sein de la 10e DP.
1961 Après avoir suivi la 10e DP et porté des coups très durs à la rébellion, le 20e GAP est dissous pour donner naissance à deux groupes non parachutistes.

Le 475e GAAL

En 1954, une nouvelle formation d’artillerie voit le jour au sein de la 25e Diap ; il s’agit du 475e Groupe d’Artillerie Antiaérienne Légère (475e GAAL), créé à ALBI le 1er septembre.

L’ensemble du groupe est parachutiste. Le groupe n’a pas été doté d’étendard mais a reçu, en dépôt, celui du 194e Régiment d’artillerie lourde.

Il aura une existence éphémère, puisqu’il sera dissous le 15 juillet 1958. Il fournit en septembre 1955, l’effectif d’une batterie au GM 35e RALP pour partir en  Tunisie.


La Batterie parachutiste MISTRAL du 57e RA

Créée à l’été 1984 en tant que 4e batterie du 35e RAP, elle est tout d’abord équipée de canons de 20 mm provenant des sections sol-air réparties dans les unités sol-sol de 105 HM2. Elle sera équipée de missiles sol-air très courte portée STINGER pour les interventions extérieures dans l’attente du missile MISTRAL. Dès ses débuts, son parcours a été caractérisé par un fort engagement opérationnel. Déployée au Tchad (opérations MANTA et EPERVIER) et en République Centre Africaine avec le matériel STINGER. Elle est dotée en 1991 du système d’armes MISTRAL avant d’être engagée dans le golfe persique et au Koweït. Au cours de cette campagne, la 4e Batterie du 35e RAP sera décorée de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs avec palme.

Entre 1991 et 1998, la Batterie est engagée successivement en Ex-Yougoslavie (BOSNIE/FORPRONU), au LIBAN et en République Centre Africaine (opérations ALMANDIN).

Dans la vaste refonte de nos armées qui a découlé de leur professionnalisation, les grandes unités interarmes qui en possédaient, perdirent leur batterie d’artillerie sol-air. Le maintien d’une unité élémentaire sol-air à vocation aéroportée fut cependant décidé. La Batterie para sol-air fut dissoute au mois de juin 1998, mais immédiatement recrée à Bitche, au 57e RA, à partir du personnel qui la servait à Tarbes. Depuis lors, après un déménagement avec armes et bagages et une rude acclimatation à son nouvel environnement, l’unité s’est résolument inscrite dans la continuité et a été engagée aux côtés de ses camarades parachutistes lors de l’opération TRIDENT en Macédoine puis au Kosovo et plus récemment en République de Côte d’Ivoire (octobre 2003 à mars 2004), en compagnie PROTERRE.

Dans le paysage varié de notre armée de terre, la Batterie a constitué un cas d’espèce. Forte de quelques 160 parachutistes que renforçait une poignée de spécialistes, elle était à part entière une des batteries du 57e RA, mais aussi la seule unité aéroportée du Régiment, qui comptait ainsi deux composantes bien spécifiques.

Unité spécialisée, la Batterie est articulée en quatre sections de tir, comptant chacune six pièces de tir et une équipe de coordination et une section de commandement. Parachutiste à part entière, elle compte en son sein la totalité des qualifications indispensables à son engagement. La formation de son personnel a d’ailleurs continué auprès de la maison mère des troupes aéroportées. Son entraînement dans le domaine de la 3e dimension a été permanent et de qualité, grâce à un partenariat avec le 13e RDP de Dieuze, distant de quelques dizaines de kilomètres.

Pour tout ou partie aérolargable avec ses matériels, elle s’est efforcée de maintenir au plus haut ses savoir-faire et de contribuer ainsi à son niveau à la cohérence du combat aéroporté.

Malgré l’éloignement géographique et l’absence de subordination directe, la 11e BP demeure la principale unité bénéficiaire de l’emploi de la batterie et ce en bonne intelligence avec la brigade d’artillerie. Ce lien a été concrétisé par le contrat opérationnel de l’unité, mais également par sa participation régulière aux exercices majeurs de BP.

Suite à une nouvelle réorganisation, elle a rejoint le 35e RAP, son corps d’origine, à l’été 2009.