L’arrivée et l’enracinement du “35” à Tarbes – Le commandement du lieutenant-colonel MENGUS


1947 – la naissance du 35e RALP

Recréé à Vannes le 15 novembre 1945, le 35e RA aura une existence éphémère puisqu’il sera dissous le 15 février 1946 après avoir participé à la libération de la poche de Royan. Son passé glorieux lui vaut d’être reconstitué en Allemagne le 1er août 1946 à partir du 3e groupe du 15e RA.

D’août 1946 à avril 1947, le 35e RA tient ses quartiers dans la petite station balnéaire de Waldsee dans le Wurtemberg à une cinquantaine de kilomètres au nord-est du lac de Constance avec sa batterie d’état-major et ses trois batteries de tir. La batterie d’instruction et la batterie de « DCA » stationnent, pour leur part, à Aulendorf une bourgade située à une douzaine de kilomètres à l’ouest de Waldsee.

La batterie d’EM est installée dans la maison du « Direketor », les cantonnements occupent les classes de la « Schule » et les différents services ont pris possession des villas aux alentours. Les sous-officiers logent à l’hôtel et les officiers dans des maisons particulières vidées de leurs occupants. Les conditions de vie sont précaires, mais l’environnement d’une station balnéaire allemande, désormais occupée par des français, permet d’agrémenter le séjour. C’est dans ce contexte que le 35 termine sa mise sur pied, tout en développant ses capacités opérationnelles.

Cette période sera de courte durée car début avril 1947, le régiment est désigné pour former le 35e Régiment d’Artillerie Légère Parachutiste au sein du Groupement Aéroporté numéro 3 (GAP n°3) de la 25e Division d’Infanterie Aéro-Portée (DIAP) stationné dans le sud-ouest de la Métropole.

C’est une transformation radicale pour le personnel du régiment, non parachutiste et pas particulièrement volontaire pour le devenir.

Avril 1947 – Arrivée à Tarbes du 35e RALP

Le régiment est transféré en France le 25 avril 1947. Comme le relate le brigadier-chef Pierre Thomas, une grande partie des canonniers ne connaissent pas leur destination. Ce n’est que le samedi 29 avril au matin qu’ils découvrent Tarbes enveloppée dans un brouillard froid et tenace.

La première prise de contact avec les détachements sur place est difficile. L’état-major et la Batterie de Commandement (BC) s’installent dans « les annexes » du quartier Larrey et faute de place, les batteries de tir s’installent au quartier Soult. Elles ne rejoindront le quartier Larrey que quelques jours plus tard. Les artilleurs ne semblent pas vraiment les bienvenus. La batterie antichars (BAC) et la batterie antiaérienne (BAA) s’arrêtent à Mont-de-Marsan au quartier Bosquet ne pouvant être accueillies à Tarbes.

Ce détachement de Mont-de-Marsan se voit confier une mission bien particulière, celle d’étudier, en liaison étroite avec le Centre d’Études Aéronautiques Militaires de l’armée de l’Air de Mont de Marsan, le parachutage du matériel d’artillerie et la construction d’un nouveau type de planeur (le CM10), permettant de transporter du matériel lourd. Ce dernier moyen de mise en place par voie aérienne ne sera jamais adopté.

Lors de l’arrivée sur Tarbes, le 35e RALP, est sous le commandement provisoire du chef d’escadron Grandchamp en attendant l’arrivée du futur chef de corps.

Les premiers mois sont consacrés à l’installation encore spartiate et au mois de mai, le régiment est chargé de l’installation du camp de toile pour le premier pèlerinage militaire de Lourdes. Le 1er août 1947, les 3 batteries de tir investissent le quartier Larrey. Les batteries, « exilées » à Mont de Marsan, rejoignent aussi le quartier Larrey le 15 octobre 1947 au fur et à mesure que les casernements le permettent

Pendant cette période de transition, un bon nombre de cadres, ayant laissé leurs familles loin de Tarbes, trouvant l’environnement trop spartiate et éprouvant une motivation très modérée à l’approche de la période de formation parachutiste, quittent le régiment.

Prise de commandement du Lieutenant-colonel MENGUS

L’arrivée du nouveau chef de corps est annoncée. Il s’agit du lieutenant-colonel Mengus. La cérémonie de passation de commandement aura lieu le 1er mai, permettant au régiment d’arborer ses nouvelles tenues avec blouson à la «française» et de porter l’armement nouvellement attribué, le MAS 36 et le pistolet mitrailleur.

Le lieutenant-colonel Pierre Mengus est un officier de 46 ans. Récemment breveté parachutiste, il détient un passé glorieux notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, en Italie, en Provence, et lors de la marche vers l’Allemagne. Dynamique, enthousiaste, il est doué d’un esprit d’entreprise particulièrement approprié pour construire les bases solides du premier régiment d’artillerie parachutiste. Il s’impose d’emblée comme un chef possédant une classe certaine et suscitant l’adhésion immédiate de tous ses hommes. Les grands anciens de cette époque conservent de ce chef un souvenir impérissable. Il a su forger « l’esprit du 35 » qui perdure encore aujourd’hui. 

Le jour de la passation de commandement, toutes les batteries sont disposées sur le coté gauche de la cour d’honneur du quartier Larrey sans oublier un embryon de fanfare, formé par un maréchal des logis musicien. Le côté droit est occupé par les véhicules rutilants du régiment, Jeep, Dodge, GMC, équipés avec l’armement de bord disponible. Une seule ombre au tableau, il n’y a pas de canons ; ceux-ci seront acheminés sur Tarbes quelques temps plus tard.

La mise en place est terminée à 10h30. Le lieutenant-colonel Mengus se présente par l’entrée principale, il salue la garde avant de se voir confier le commandement du régiment.

Le 35, désormais sous les ordres du lieutenant-colonel Mengus, « Père de l’artillerie parachutiste », compte alors une batterie de commandement, une batterie antichars, une batterie antiaérienne et trois batteries de tir.

Pendant les deux années qui suivent cette cérémonie, la vie sera dure. Le régiment est installé dans les conditions assez spartiates de l’après-guerre. Le rationnement est toujours en vigueur, la vie politique est troublée par les nombreux partis qui s’affrontent. Sur le plan social, le pays est en proie à des troubles et de nombreuses grèves, en particulier chez les mineurs du Nord fin 1948. La police n’y suffit plus, on rappelle des classes entières de soldats pour les placer en face des grévistes. C’est une épreuve dramatique pour tous car pendant ces affrontements, des morts sont à déplorer. Tous les régiments sont mis à contribution et le 35 n’y échappe pas. Il y envoie, du 22 octobre au 7 décembre 48, sous les ordres du chef d’escadron Bouyneau, 307 hommes et même un canon (la pièce du maréchal des logis Harang), certainement pour impressionner, puisqu’il n’y a aucune munition de gros calibre…

Tout reste à faire pour le régiment. Former les artilleurs comme parachutistes, percevoir les matériels adaptés au 35e RALP, étudier le largage de ces matériels et devenir opérationnel le plus rapidement possible. A cette tâche considérable pour l’époque, le lieutenant-colonel Mengus y mettra toute sa détermination, en fédérant l’énergie et l’inventivité de ses cadres et de ses hommes.

Tout est à inventer, « le cirque Mengus » peut commencer.

La mission du 35e RALP est double. Elle consiste tout d’abord à s’instruire et s’entraîner mais aussi à expérimenter les moyens de largage du matériel. Durant toute cette période métropolitaine, le 35e RALP ne cessera d’innover dans les concepts tactiques de l’appui feu mis en place par la troisième dimension. Depuis 50 ans, le 35e RAP constitue un banc d’essais permanent pour les techniques de l’artillerie parachutiste.

La formation parachutiste

L’un des objectifs principaux fixé au régiment est de transformer les artilleurs venant d’Allemagne en parachutistes tarbais. Début juillet, le régiment compte peu de brevetés parachutistes… Le lieutenant-colonel Mengus et le chef d’escadron Thollot sont les deux premiers du régiment, brevetés le 1er juin. Dix lieutenants (dont les lieutenants Combes, de Malleray, Leduc, Lassort, de Bénaze, Biard, le Donche et Bassi) le sont courant juin. Le 11 juin, 250 cadres et militaires du rang assistent à une démonstration de saut à Pau pour susciter les vocations… Courant juillet, 6 officiers (capitaines Marchini, Hérault, Faucher et les lieutenants et sous-lieutenants Audibert, Noémi, O’Sullivan), 18 sous-officiers et 30 artilleurs parachutistes peuvent fièrement arborer leur nouveau brevet. Le rythme est pris et, chaque mois, les promotions se succèdent à Pau jusqu’à la fin de l’année. Le 31 décembre, le Régiment comptera 23 officiers, 40 sous-officiers et 173 artilleurs parachutistes dans ses rangs, soit la majeure partie de l’encadrement. Le rythme ne faiblira pas en 1948, à tel point que, le 14 avril, le capitaine Moulin remettra les brevets à la première promotion entièrement constituée de personnel du régiment, le sous-lieutenant Bureau, 6 sous-officiers et 153 artilleurs paras.

Le service du matériel

Dès sa création, le Régiment s’instruit et se perfectionne en organisant régulièrement des écoles à feu et mettant sur pied des manœuvres, sur des sites qui deviendront rapidement familiers aux artilleurs parachutistes. Ils servent alors le canon de 75 M1 A1 largable, le canon de 75 modèle 1897 non largable, le canon antichars de 57 mm et le canon de 20 mm « Flack 38 » allemand.

Les écoles à feu

C’est au camp de Ger, en septembre et octobre 1947 qu’ont lieu les premières écoles à feu au profit des batteries dotées de canons de 75 mm modèle 1897 (le 75 de 1940) dès lors, le principe de la double dotation de matériels est adopté.

  • Le 4 septembre, deux batteries de 2 pièces de 75/97 tirent 180 coups.
  • Le 11 septembre, une batterie de 4 pièces de 75/97 tire une centaine de coups.
  • Le 20 septembre, 3 pièces tirent 80 coups dans le cadre d’un exercice d’appui d’une section d’infanterie.
  • Le 2 octobre, une section tire 80 coups pour l’instruction des sous officiers qui préparent leur brevet d’arme.

Le rythme est pris par les nouveaux artilleurs parachutistes qui s’investissent pleinement dans l’acquisition de leurs savoir faire de base.

Les premières manœuvres aéroportées

En septembre 1947, la première manœuvre « Orx » a lieu à une dizaine de kilomètres au nord de Bayonne. Une pièce de 75 mm M1 A1 est larguée en containers conçus par les bureaux d’étude de « Mont-de-Marsan » avec le sous-lieutenant Lassort et son équipe de pièce. Lors de cette première manœuvre, 50 minutes seront nécessaires pour rassembler les pièces et remonter la pièce prête à tirer.

Commandement du Lieutenant-colonel MENGUS

Du 10 septembre au 25 octobre, l’entraînement et les expérimentations aéroportées se poursuivent durant des manœuvres en Autriche et en Allemagne. Le régiment y est représenté par 2 officiers, 3 sous officiers, 7 canonniers et une pièce de 75 A1 M1. La polyvalence des équipages est bien entendu de mise, notamment pour pallier les impondérables lors du saut, car si la pièce arrive intacte, le sous-lieutenant Biard quant à lui se blesse à l’atterrissage, immédiatement remplacé par le sous-lieutenant Lassort.

Remontage du 75 A1 M1

Le matériel, quant à lui, résiste bien aux opérations de largage. En effet, le 22 octobre à Ger, lors du largage d’une pièce, les parachutes d’un des fardeaux se mettent en torche et le container s’enfonce de plus d’un mètre dans le sol. Malgré cela, la pièce est prête à ouvrir le feu 35 minutes plus tard !

Parallèlement à ces activités d’instruction et d’expérimentation, le régiment multiplie les démonstrations. C’est ainsi qu’ont lieu le 17 août et le 21 septembre deux meeting respectivement à Nogaro et sur l’actuel aérodrome de Laloubère.

L’année 1948

En cette année 1948, les artilleurs parachutistes du « 35 » sont devenus des paras à part entière. Chaque mois, tirs, manœuvres et sauts se succèdent à un rythme effréné pour atteindre le niveau d’excellence attendu et devenir une référence dans les deux domaines que sont le tir et les opérations aéroportées.

Alors que sont formées des équipes de largueurs spécialisés, les 13 et 14 janvier, celles-ci larguent le colonel Mengus qui saute à la tête d’un PC de régiment accompagné du personnel d’une batterie au complet et des équipes d’orientation et d’observation. En tout, 201 paras. Quelques jours plus tard, les 26 et 27 janvier, toujours à Ger, il s’agit d’un saut suivi d’une manœuvre au sein d’un sous-groupement aéroporté de 134 paras (EM de groupe, équipe de reconnaissance, équipe de liaison, une section d’infanterie, une batterie de tir, une section antichars et une section antiaérienne). Le matériel est fictivement « aéroplané » en bordure de DZ…

Compte tenu du nombre de fardeaux et du parachutage des équipes de pièces à la suite des colis, la dispersion pénalise fortement le délai de mise en batterie des pièces. Malgré cette contrainte, la qualité et la motivation des équipes de démonstration permettent de réaliser de remarquables performances.

Pendant ce temps, a lieu la mise au point du largage du 75 mm M1 A1 conditionné en containers-gaines ATS (arsenal de Tarbes) en 7 fardeaux suivi de l’équipe de pièce à partir des JU n° 52 et 356. La technique des largages s’affine et cette fois, la pièce est remontée en 22 minutes.

Désormais, le 35e RALP fait autorité en la matière. Cette maîtrise de l’artillerie dans la troisième dimension lui est définitivement reconnue au cours du mois de février lors d’une série de démonstrations en Afrique du Nord au profit des « régiments frères ». À M’Zoudia à l’est de Marrakech et sur la plage de Mogador devant le 6e RALP, à Boufarik devant le 5e RACAP et à Philippeville devant le 20e RALP.

Largage de bois sur la Glère en mars 1948.

La réputation du régiment dépassant le cadre militaire, une mission particulière est confiée au régiment le 12 février et le 9 mars. EDF effectue des travaux importants près de Barèges sur le barrage de la Glaire et manque de bois pour poursuivre les travaux en cours. Les matériaux ne peuvent être acheminés par voie routière en cette saison, il est demandé au 35 de ravitailler ce chantier par largage. Le premier jour, 4 passages sont effectués pour larguer chaque fois un colis. Deux autres rotations permettent de droper directement planches, madriers et troncs d’arbres au pied de l’édifice. EDF, particulièrement satisfait de l’efficacité de cette méthode de mise en place demande à renouveler l’opération le 9 mars pour droper près d’une tonne matériau au même endroit. Le largage est effectué par le maréchal des logis-chef Redziock et le brigadier Jacquin.

Canon de 20 mm

Du 9 au 13 mai, des écoles à feu antiaériennes ont lieu à Biscarosse avec 4 pièces de 20 mm « Flack 38 » et 2 fusils mitrailleurs Reibel de 7,5 mm modèle 31.

Les 20 mai et le 10 juin, le 35 effectue ses deux premières instructions au réglage des tir par observateurs à partir d’aéronefs de type « Piper », dix lieutenants sont alors formés.

Du 26 au 28 juillet le régiment effectue une démonstration de largage d’une pièce de 75 mm et d’une moto airborne au profit de l’École d’application de l’artillerie implantée à Idar-Oberstein en Allemagne. Le largage se fait en trois passages : reconnaissance de la drop zone (DZ) avec saut du lieutenant-colonel Mengus en « siki », largage de la pièce et de la moto puis des 11 membres de la pièce. En raison d’un vent de 8 mètres/seconde, une grande partie des parachutistes se retrouvent dans les arbres. Malgré cela, la pièce est prête au tir en 15 minutes.

Du 9 août au 7 septembre, le régiment se trouve à La Courtine pour des écoles à feu et une démonstration de sauts devant l’EMIA et le général d’Armée de Lattre qui connaît bien le lieutenant-colonel Mengus pour l’avoir eu sous ses ordres à la 1re Armée lors de la libération de la France.

Du 14 au 18 septembre au cours de manœuvres en Allemagne, 4 officiers, 4 sous officiers et 14 artilleurs paras arment une batterie qui saute dans le cadre de l’engagement d’un GAP, au profit d’un corps d’armée.

Junker – 1950

Le mois de novembre est consacré à une série d’expérimentations importantes dirigées par le lieutenant-colonel Mengus. Le 19, avec le concours des lieutenants Noémi et Leduc, en coopération avec le capitaine Ponthier et son JU n° 114, est larguée une pièce de 75 mm par les deux portes simultanément : le fardeau « roues » par la porte de gauche, les deux autres fardeaux par la porte de droite. Ce jour-là, pour la première fois les largueurs sont accrochés pour des raisons de sécurité.

Quatre jours plus tard, le lieutenant-colonel Mengus, le capitaine Hérault, le sous-lieutenant Audibert, l’adjudant-chef Bontemps, le maréchal des logis Pergola et le brigadier-chef Mathieu effectuent un saut d’essai avec un parachute français.

Le 24, ces mêmes équipes, renforcées par d’autres cadres, effectuent le largage successif de deux pièces de 75 A1 M1.

Le 13 décembre, le régiment allie le saut et le tir pour une démonstration de largage d’une section suivi d’une école à feu devant le général d’Anselme, commandant la 5e RM. Le capitaine Hérault, et le lieutenant Leduc sont les largueurs des pièces alors que le capitaine Coulloumme-Labarthe se charge du personnel. Trois JU 52 sont nécessaires pour réaliser cette OAP.

Parallèlement à ces activités d’instruction et d’entraînement opérationnel, la vie du régiment continue au quartier et dans les camps de manœuvres.

L’année 1948, la naissance d’un style impulsé par le lieutenant-colonel Mengus voit le jour. Cette année-là, les artilleurs du « 35 » quittent leur béret noir et coiffent le béret bleu roi des parachutistes métropolitains, similaire à celui de l’ALAT d’aujourd’hui. Cette distinction galvanise les artilleurs du 35.

Suite à cette évolution majeure de la tenue, le régiment change d’insigne et de devise. Son nouvel insigne unit le passé au présent, l’hermine de Vannes soutient les armes de Tarbes.

De 1947 à 1951, il ne porte pas de devise sur ses canons. Sa nouvelle devise « Droit Devant » lui est donnée par le colonel Mengus. « La légende voudrait que l’idée lui soit venue lors d’une séance de saut à force d’entendre les largueurs invectiver les sautants en leur indiquant la direction de la sortie ».

Le 25 février, le nouvel insigne du régiment est remis aux fanions des unités à l’occasion de la présentation de l’Etendard au personnel du contingent 47/2.

Le 9 mai, le capitaine Fournier-Foch, petit-fils du Maréchal, remet au 35e RALP le fanion du commandement unique et le sabre du maréchal qui se trouvent aujourd’hui en salle d’honneur du régiment.

Au cours de l’été, les structures du régiment ont changé avec la dissolution de la BAC et la mise en place de ses canons de 57 à la batterie de commandement (BC).

Toutes ces évolutions opérationnelles, l’établissement de nouvelles traditions propres au 35 et tout simplement la nouvelle vie du régiment à Tarbes, constituent des moments forts qui renforcent la cohésion du régiment et lui permettent de s’imposer comme un corps de référence dans bien des domaines.

L’année 1949

Depuis un an et demi, le 35e RALP a acquis un savoir-faire incomparable dans la 3e dimension, notamment concernant le largage du matériel. Il poursuit cette démarche en1949, exportant ses compétences, pour encore quelques temps, vers ses régiments frères.

Du 7 au 12 février, démonstration de largage d’une pièce de 75 M1 A1 avec saut à Biskra en AFN par le lieutenant Leduc.
La dissolution des 5e RACAP et 20e RALP est programmée au 31 mars.

Le 25 février, le capitaine Hennequin, 3 sous-officiers et 10 canonniers de ces unités rejoignent le régiment à Tarbes comme précurseurs de ce qui formera bientôt le 2e Groupe du 35.

Le 26 février, devant le général Revers, chef d’Etat Major Général de l’Armée de Terre, le Régiment présente, à Pau-Idron le largage d’une pièce, d’une moto airborne, et d’une caisse de munitions T 9.

Le 26 mars, au quartier Larrey, a lieu la présentation du 2/35 (ex 20e GALP) à l’étendard, la remise de la fourragère aux recrues de la 48/2 et la remise de la croix d’officier de la Légion d’Honneur au lieutenant-colonel Mengus.

Du 9 au 13 mai, le lieutenant Givord avec la batterie antiaérienne participe aux écoles à feu à Biscarosse avec les 20 mm du régiment.

Du 12 au 15 octobre, le lieutenant-colonel Mengus et le capitaine Faucher participent, à l’expérimentation balistique du 75 ARE (canon sans recul) à Bourges. Le 25 octobre à Pau, devant le général Lecoq, commandant supérieur des troupes aéroportées, et une délégation d’officiers étrangers, le régiment présente une nouvelle fois le largage d’un 75 M1 A1, d’une moto airborne et d’une caisse de munitions O1-33.

L’année 1950

L’année 1950 se déroulera comme la précédente. Ce sera une succession de largages, de tirs et de démonstrations diverses. Il faut être présent et montrer ses savoir-faire aux nombreuses autorités qui viennent visiter le 35e RALP.

Le 11 janvier à Ger, largage d’une maquette de 75 ARE en présence du général Lecoq, qui saute à cette occasion.

Le 15 mai, le capitaine Herault achève les évaluations du parachute français de 80 m² comme parachute dédié au matériel lourd.

Le 19 avril, le régiment est inspecté par le général Zeller, inspecteur de l’artillerie.

Le 24 mai, il est procédé au premier largage du 75 ARE. Les essais containers prototypes ont été réalisés avec le matériel réel : soit avec le parachute français de 100 m² ou de 80 m², soit avec le G1 américain.

Le 11 juin, démonstration de parachutage pour la fête nationale de l’air. A cette occasion, le capitaine Faucher, le lieutenant Cornebois et 58 sous-officiers et hommes de troupe sautent sur l’aérodrome d’Orly.

Remise de fourragère au Cst Bourdeaux par le colonel Mengus

Le 1er juillet, le lieutenant-colonel Mengus est promu colonel. Une prise d’arme « en famille » a lieu au plateau de Payolle avec remise de la fourragère.

Le 14 juillet, une partie du régiment défile à Paris avec 25 jeeps sous les ordres du chef d’escadron Thollot avec 99 officiers, sous-officiers et hommes de troupe.

D’autres marchent en montagne au Pic du Midi dans une tenue peu adaptée à l’environnement.

Du 28 juillet au 6 août le 35 manœuvre et tire au camp du Larzac en présence du général Zeller.

Le 26 août, une équipe participe au meeting de Parme, en présence du général de Montsabert. A cette occasion, une pièce de 75 M1 A1 est larguée à 17h30. La pièce est remontée en 17 minutes et tire 4 coups à blanc.

Du 18 au 24 septembre, une école à feu de DCA et antichars a lieu à Biscarosse. Le détachement est aux ordres du capitaine Collet.

L’année 1951

Du 13 au 15 février, le régiment saute à partir de 4 C 82 du 60e groupe «TROOP-CARRIER» de la base américaine de Francfort. Le 13 février est une journée de vols d’accoutumance, le 14 février est consacré à des sauts sans armes à Ger et des sauts avec largage de 75 SR et de 2 caisses de munitions de 280 kg sur la DZ de Menginou, le 15 février sont réalisés des sauts avec arme et gaine ou panier TSF sur la même DZ.

Le 20 mars, une batterie effectue des sauts sur la DZ des landes de Garlin avec un largage de 4 pièces de 75 M1 A1 à partir de C 82 décollant de Mont-de-Marsan ; C 82 dont le Nord Atlas s’inspirera.

Du 30 mars au 6 avril, le 35 effectue des manœuvres régimentaires au camp de Caylus.

Le 1er avril, les structures changent avec la dissolution de la batterie anti-aérienne.

Le 8 avril 1951, le colonel Mengus est désigné pour servir en Extrême-Orient. Le « Père du Régiment » quitte le 35 et « ses garçons » qu’il a su amener à un niveau d’excellence et ouvrir la voie d’une artillerie parachutiste reconnue de tous. Une prise d’armes a lieu à cette occasion au quartier Larrey, le lieutenant-colonel Nageotte, commandant en second, se voit alors confier provisoirement le commandement du régiment.

La vie continue et du 9 au 12 avril, sont réalisés des sauts de manœuvre à partir de C 82 auxquels participent le lieutenant-colonel Nageotte, 53 officiers, sous-officiers et hommes de troupe.

Du 16 au 18 mai, le régiment bénéficie de 6 C 82 mais la météo ne permet pas aux avions basés à Ossun de décoller. Le régiment procède alors, devant le général Masson, à des exercices d’arrimage d’un 105 M1, d’un Dodge 6X6 dans un appareil et d’une pièce de 75 M1 A1 en container dans un autre.

Le 22 mai, un détachement du 35e RALP, aux ordres du lieutenant Miquau, est largué avec une pièce de 75, sur le plateau de Timhadit au Maroc (100 km au sud de Meknes). Le détachement reçoit les félicitations écrites du général Duval commandant supérieur des troupes au Maroc.

A compter du mois de juin, la ronde des mutations pour l’Indochine débute et de nombreux cadres partiront en individuel dans l’artillerie ou même dans les régiments d’infanterie parachutiste comme chefs de sections ou chefs de groupes. Le 11 juin, le capitaine Astorg, les lieutenants Grudet et Schlumberger, le sous-lieutenant Roux sont les premiers à être désignés pour l’Extrême-Orient.

Le 24 juillet, le 35 participe à un exercice de «mise à l’épreuve», visant à évaluer la performance du système de défense de l’aérodrome de Longvic (près de Dijon). Il y participe à hauteur de 48 officiers, sous-officiers et hommes de troupe pour servir 4 pièces de 75 M1 A1, 2 pièces de 75 SR et 4 motos airborne. Seront, bien entendu, largués les munitions et les moyens radio nécessaires.

Le détachement décolle de Fribourg à 12h30. A 13h30, 900 parachutistes sautent de 24 C 82 en 4’30’’. La manœuvre se termine à 17h30 et le détachement rejoint Tarbes par voie ferrée le lendemain pour se préparer au camp régimentaire au camp du Larzac qui se déroulera du 26 juillet au 12 août.

Le 16 août, le deuxième Chef de corps du 35e RALP rejoint le régiment. Il n’est pas encore breveté parachutiste. Il s’agit du lieutenant-colonel BOUSQUET, ancien commandant au 93e RAM de Grenoble. Il prend le commandement du régiment le 19 août, lui aussi pour une durée de quatre ans. Il est accueilli au régiment par le colonel MILLET, nouveau commandant de l’artillerie de la 25e DIAP.

Du 20 août au 1er septembre : le 2/35e, fait manœuvrer un groupe d’artillerie de réserve au camp du Larzac.

Le 1er octobre, le régiment subit une profonde réorganisation avec la formation d’un troisième groupe, commandé par le lieutenant-colonel Convert, qui se voit équipé de canon de 155 mm. Les deux premiers groupes quant à eux se voient confiés un obusier américain, déjà connu des anciens de l’époque et qui marquera l’histoire du régiment, le 105 HM2.

La fin de l’année s’écoule calmement pour le régiment à Tarbes, avec d’incontournables participations aux cérémonies locales, dont la remise de la croix de guerre à la ville de Lannemezan le 2 septembre et le 20 octobre aux fêtes du centenaire de la naissance du maréchal Foch, à Saint-Gaudens et à Tarbes, en présence du Président de la République, Vincent Auriol.

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