Lieutenant ESPANA (alias Molina) : Compagnon de la Libération


Né le 10 décembre 1909 à Paris, après avoir suivi des études aux Arts et Métiers de Lille et à l’Ecole Supérieure, il effectue son service militaire en 1932 à Poitiers, dans l’artillerie en tant qu’EOR Ingénieur. Il est mobilisé en 1939 comme lieutenant au 35e RAD pour prendre le commandement de la 8e Batterie. Il se distingue dès le 2 juin à Téteghem où, sous des feux nourris de l’artillerie et de l’aviation ennemis, il exécute un changement de position difficile avec un sang-froid remarquable. Il est grièvement blessé le 3 juin 1940.

Le lieutenant de réserve Juan ESPANA a été fait prisonnier à Zuydcoote et soigné par les Allemands puis transporté à l’hôpital de Lille. Aussitôt rétabli, il s’évade le 12 août 1940.

Après trois tentatives, il gagne l’Espagne mais, considéré comme républicain, il y est interné. Finalement libéré, il rejoint l’Angleterre et Londres pour le 6 décembre 1940, s’engager dans les Forces françaises libres sous le pseudonyme de Molina.

Ses blessures encore fraîches le rendent momentanément inapte au combat. Le général De Gaulle l’affecte à l’instruction des élèves-officiers d’artillerie de la France libre au camp de Cumberley. Complètement rétabli, il n’a de cesse de rejoindre un théâtre d’opérations, mais le général a une autre mission à lui confier et, le 10 juin 1941, il est affecté, en tant que capitaine à titre temporaire, à la mission de l’amiral Thierry d’Argenlieu, haut-commissaire chargé du Pacifique. Il rejoint son poste à Nouméa à l’issue d’un demi-tour du monde haut en dangers de toutes sortes. Pendant plus d’un an, le capitaine Espana remplit différents emplois qui vont du commandement de l’artillerie au recrutement des volontaires pour les FFL. Il participe notamment au ralliement à la France libre de Wallis et Futuna. On le retrouve en Australie, puis à Ceylan et en Inde où il embarque pour Suez à la tête d’un détachement français de 390 hommes le 24 février 1943.

Cette fois, le capitaine Espana est enfin sur un théâtre d’opérations ! Il ne laisse pas passer sa chance et le 29 juin 1943, il est affecté à la 1ère DFL où il dirige le service du chiffre.

Le 9 août 1943, envoyé en Algérie où se constitue l’armée de la Victoire il est muté au 2e Groupe du 2e RAC. Il effectue un stage à Oran qui lui permet de se familiariser avec les nouveaux matériels britanniques et américains qui équipent progressivement l’armée française. Le 2e RAC dissous, il rejoint le groupement de 155 de la Division qui devient un peu plus tard le 1er RA. C’est au sein de cette unité que le capitaine Espana participe à la campagne d’Italie conduite par le général Juin. Il est engagé dans les combats pour la Libération de la France métropolitaine : Toulon, trouée de Belfort, Strasbourg puis les Alpes bavaroises et l’occupation de l’Allemagne en 1945.

Il termine comme chef d’escadron.

Directeur puis PDG d’un grand groupe de construction de machines agricoles, il terminera colonel de réserve.

Il décédera le 8 décembre 2000 et sera inhumé à Châteaubriant en Loire Atlantique.

Cité pour son brillant comportement lors des combats de Dunkerque, il l’est à nouveau (CA) le 19 juillet 1944 et se voit attribuer la croix de la Libération, devenant ainsi l’un des 1059 compagnons de la Libération nommés par le général De Gaulle.

  • Officier de la Légion d’Honneur
  • Compagnon de la Libération – décret du 17 novembre 1945
  • Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille des Blessés
  • Croix des Services Militaires Volontaires
  • Médaille Coloniale avec agrafe “Tunisie”
  • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
Lieutenant ESPANA au centre
Previous 2 juin 1940 : La mort héroïque du sous-lieutenant DELATTRE
Next Le 35e RAC dans l’armée d’Armistice

No Comment

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *